Test : Grabbed by the ghoulies
Article paru dans le n°2 de Gaming (décembre 2003)
 

Un jeu de baston gentiment horrifique et bourrin ? Rare renouerait-il avec la fureur, la variété et la densité du très grand Conker de la N64 ?


Grabbed by the Ghoulies est un beat'em all esthétiquement distingué, très fun, et dont le rythme n'est jamais brisé par les longues séances de promenade et de collecte d'objets que nous infligeait Rare dans Donkey Kong 64 ou Banjo-Tooie.

Le principe et la structure sont très simples : le héros, à la recherche de sa copine, évolue dans une maison hantée constituée d'une successions de pièces regorgeant d'ennemis. L'accession au lieu suivant suppose de se plier à une ou plusieurs contraintes (de temps, de nombre et type d'ennemis à tuer…). Le système de contrôle est épuré : stick gauche pour les déplacements, stick droit pour la direction des coups, et un bouton d'interaction avec le décor. Cette config entièrement analogique et sensible au contexte (les coups différent selon ce qui entoure le héros), bien que manquant parfois de précision, permet de passer rapidement d'une cible à l'autre.



Dans ses meilleurs moments, Grabbed… exhale un panache, un sens du détail et une impression de grouillement extraordinaires et jouissifs.
Un lutin s'écrase dans une fenêtre qui se brise (les décors sont destructibles), un squelette se saisit d'une chaise qu'il balance sur le joueur, les monstres s'affrontent entre eux ou fuient, des répliques miniatures et autonomes du héros viennent combattre à ses côtés (l'IA fait davantage penser à Half-Life qu'à Double Dragon), les araignées poussent un cri débile quand elles sont projetées (l'animation et les bruitages variés et tordants récompensent adéquatement chaque action du joueur)... 

S
'il fait rire plus d'une fois, Grabbed… est inégalement rythmé, court, répétitif, parfois énervant. Microsoft, sûrement conscient de la relative impopularité du genre et de la brièveté du jeu, l'a commercialisé à un prix budget aux Etats-Unis (40$). Ce ne sera hélas pas le cas en France.
>>> Chaleur et modelé du graphisme, musiques douces-amères, narration originale sous forme de BD animée : l'atmosphère du jeu est ciselée.












































>>> La centaine d'armes et de power-ups offrent une relative flexibilité dans la façon de traverser chaque pièce. En se laissant happer, on peut y trouver une intéressante replay value.