Chroniques jeu vidéo
Articles parus dans le Guide 200 jeux vidéo essentiels - Octobre 2007
 

CRACKDOWN
Conçu par Dave Jones (Lemmings, GTA), Crackdown met en scène, dans un style comic-book outrancier, une ville gigantesque dont il s'agit d'éliminer les 21 chefs de gangs. Ici, aucune restriction : le joueur, qui gagne peu à peu en force, en précision et en agilité, choisit où, quand et comment frapper.

Concentré de fusillades dévastatrices et réactives, Crackdown est aussi un jeu de plateforme littéralement vertigineux, où des centaines de structures peuvent être escaladées. L'exploration progressive des hauteurs de la ville suscite des sensations libératrices qui évoquent Super Mario Sunshine (2002).



GOD OF WAR II
Après avoir pris la place d'Arès en tant que maître de l'Olympe, Kratos vainc le Colosse de Rhodes mais perd son immortalité. God of war II raconte la suite de sa quête barbare, dans un univers outré et ultra-violent agrégeant des personnages et créatures mythologiques, de Prométhée aux griffons.

Comme son prédécesseur, Gow II s'adresse à un large public en privilégiant le spectaculaire et le rythme, plutôt que la subtilité des combats. En résulte une expérience peu exigeante mais flamboyante, où la caméra met brillamment en valeur les différences de grandeur ou les batailles à l'arrière-plan.



ELECTROPLANKTON
Ici, ni but précis, ni game over. Electroplankton n’est pas un jeu, plutôt un instrument de musique méditatif et cristallin. Dans dix petits aquariums, créatures et décors réagissent au stylet et au micro de la DS en générant des mélodies, des sons, des mouvements de manière fugitive et aléatoire.

Conçu par l’artiste multimédia Toshio Iwai, dont le shoot’ em up Otocky sur NES annonçait déjà Rez en 1987, Electroplankton fait avancer le jeu vidéo, au même titre que les « serious games ». Mais le concept est sous-exploité. Et les sauvegardes, impossibles.


FAHRENHEIT

Possédé par une entité, Lucas Kane tue un homme dans les toilettes d’un restaurant de Brooklyn. Poursuivi par la police, il recherche le coupable… Thriller paranormal à la narration ambitieuse (les points de vue de trois personnages se succèdent) et proche du cinéma, Fahrenheit renouvelle le jeu d'aventure.

Mise en scène sophistiquée, scénario en partie malléable, gameplay accessible et épuré, 2qualité du "jeu d'acteur" et du doublage, séquences sobrement touchantes (l’ex du héros qui récupère ses affaires)… Ici, chaque idée sert l’identification, l‘action et le suspense. Dommage que la fin soit faible et précipitée.


FINAL FANTASY XII
La princesse Ashe et ses compagnons tentent de libérer leur peuple du joug de l'Empire... Fruit de cinq ans de travail, FF XII bouleverse les conventions du RPG japonais : il ne dissocie plus l'exploration et les combats (riches et prenants), et représente à une échelle réaliste l'ensorcelant monde d'Ivalice, influencé par Star Wars.

Les distances énormes, les architectures monumentales d'inspiration méditerranéenne, la grande profondeur de champ, le millier de personnages rencontrés, les multiples micro-histoires, la qualité des textes et dialogues confèrent tangibilité et humanité à l'univers de FFXII. Un monstre du jeu vidéo.


RED STEEL
FPS majeur du lancement de la Wii, Red Steel met en scène un Américain qui part au Japon pour infiltrer le milieu des Yakuzas, venger la mort de son beau-père et sauver sa bien-aimée. Un contexte original, prétexte à des fusillades et combats au sabre efficacement adaptés à la manette Wii.

Si Red Steel ne révolutionne pas les mécaniques du genre, il innove par son feeling proche de jeux de tir avec pistolet optique comme Time Crisis, où la survie implique de se mettre très souvent à couvert. La musique riche et explosive, les bruitages massifs et les architectures variées dynamisent l’action.


KING KONG
Dans cette adaptation personnelle du film de Peter Jackson par Michel Ancel (Rayman, Beyond Good & Evil), le joueur incarne successivement Jack Driscoll en vue subjective, dans des scènes de survie extrêmement tendues, et King Kong en vue éloignée, dans des combats sauvages puissamment mis en scène.

Spectaculaire tour de manège, King Kong intègre adroitement les influences d'Ico (interface invisible, entraide, empathie...), de Half-Life (rythme haletant) et de Halo (interactions entre amis, ennemis et décors qui créent des réactions en chaîne). Les versions portables sont à éviter.


SPLINTER CELL : DOUBLE AGENT
Le héros Sam Fisher, dévasté par la mort de sa fille, est désormais un agent de la NSA infiltré dans une organisation terroriste. Dans des niveaux aux objectifs multiples, parfois vastes et diurnes, il doit garder la confiance des deux camps et faire face à des dilemmes moraux : lui faudra-t-il sacrifier des vies pour garder sa couverture ?

En nous octroyant une vraie liberté, cet épisode accroît le poids dramatique de nos actions. Sur Xbox 360, la mise en scène gagne en puissance : l’animateur Hugues Martel (Les Triplettes de Belleville) a dirigé quelques scènes interactives fortes, dont un spectaculaire saut en parachute et une troublante exécution.