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Articles produits lors d'un stage à La Voix - L'Etudiant
  Zoom : L'école d'architecture de Lille et des régions Nord

Installée à Villeneuve d'Ascq depuis le milieu des années 70, l'école d'architecture de Lille et des Régions Nord propose une formation décomposée en trois cycles. Le premier cycle a pour but principal l'initiation au projet architectural et urbain ; des enseignements artistiques, historiques, sociologiques et mathématiques appliqués à l'architecture sont au programme. Le deuxième cycle vise à l'approfondissement des compétences préalablement acquises ; il permet par ailleurs à l'étudiant d'esquisser une spécialisation dans une branche du métier d'architecte conforme à sa sensibilité. Enfin, le troisième cycle donne la primauté à l'autonomisation et la professionnalisation de l'étudiant, qui devra réaliser un travail personnel de fin d'études et un stage d'environ quatre mois. Une formation très lourde donc, mais un passage obligé pour quiconque souhaite intégrer la profession, légalement protégée : pas question de se proclamer architecte comme on se proclame journaliste par exemple.

Qualités exigées ? Etre "curieux des autres et de toutes les activités sociales, culturelles et économiques", "aimer travailler" et "savoir recevoir les critiques", souligne Bernard Welcomme, le directeur de l'établissement. Avoir la fibre scientifique semble aussi aider, si l'on en croit la part importante de bacheliers S dans les effectifs totaux : 60% environ. Le reste des effectifs est très bigarré : littéraires, bacs F12, bacs technologiques, anciens de l'ESAAT, etc. Tout le monde a donc sa chance… ou presque : les taux d'admission et d'obtention de diplôme sont relativement faibles. Sur 300 candidats à l'entrée de l'école, une centaine sont retenus. Plus effrayant : seule la moitié des étudiants recevra son diplôme d'architecte à l'issue des six années de labeur nécessaires. "Les déceptions sont nombreuses", prévient Bernard Welcomme. Un élève confirme : "Certains abandonnent. Il m'est arrivé de passer deux mois à bosser sur un projet, et d'avoir une mauvaise note à l'arrivée. C'est décourageant. Le tout est de savoir accepter une erreur, et surtout de savoir l'utiliser pour améliorer son boulot. C'est très difficile, mais les profs et l'ambiance sont très sympas. Il y a une bonne solidarité entre les élèves des différentes années".

Pour les heureux diplômés, l'avenir n'est pas forcément rose : "Les architectes sont aujourd'hui mal compris. Ils ne sont plus reconnus dans leur activité, leurs responsabilités, leurs savoirs et savoir-faire". Sans compter qu'il y a "très peu d'architectes en France, beaucoup moins que dans les autres pays d'Europe". Des architectes souvent "mal payés" de surcroît. Bernard Welcomme n'est pas alarmiste pour autant, ni même pessimiste quant à l'avenir de la profession : "Ce métier procure beaucoup de satisfactions". Satisfaction d'avoir été utile à la vie sociale, satisfaction de voir son œuvre achevée, et satisfaction de savoir qu'elle est là pour longtemps ("Ca reste"). Bernard Welcomme est également très confiant dans les "capacités d'adaptation et d'évolution" qu'ont les architectes. Le futur, il faut au final l'envisager sous l'angle de la "diversification" : vers le design, l'urbanisme, l'informatique, la communication… Une orientation que cette école résolument ouverte prépare activement.


Zoom : L'IUT Information-Communication de Tourcoing


Créé en 1994, l'IUT Information-Communication de Tourcoing dispense une formation très dense, articulée autour de quatre modules.

Le premier vise à donner aux étudiants de solides compétences dans l'expression écrite et orale. Sont ici proposés deux langues vivantes obligatoires (anglais et néerlandais imposés), des enseignements théoriques sur la communication, l'image, le langage, les médias, ainsi que des matières assez atypiques comme la conduite de réunion, où les élèves simulent des situations critiques (perdu en mer, négociations pendant une crise estudiantine…) face auxquelles ils doivent trouver, en groupe, les solutions les plus adaptées et concertées possibles.

Le deuxième module s'attache à transmettre les savoirs nécessaires à la compréhension du monde contemporain ; histoire du patrimoine, sociologie, droit, économie et initiation à l'informatique sont au programme.

Le troisième module est presque exclusivement constitué d'enseignements pratiques, notamment fondés sur la maîtrise des outils informatiques -logiciels Excel (calcul), Sphinx (conception et traitement de questionnaires), X-Press (mise en page), PageMaker (idem), Photoshop (retouches d'images) et Illustrator (dessin assisté par ordinateur). On y apprend aussi l'audiovisuel (écriture de scénario principalement), la photographie, la réalisation de sites Internet, l'expression plastique ou encore l'histoire de l'Art.

Enfin, le quatrième module se compose de trois stages (un en imprimerie, deux en entreprise pour un total de onze à quinze semaines) et d'un projet tutoré mené par l'étudiant sur deux ans.

Autant dire qu'on ne s'ennuie pas dans cette formation foisonnante, constituée de 27 matières (!) en première année (moins en seconde) qui s'étalent sur 35 à 40 heures par semaine. "Le rythme n'est pas évident à tenir, mais ce sont des études vraiment passionnantes, très variées et ouvertes sur le monde", affirme un élève. "Parfois, la quantité de travail est tellement colossale qu'on a envie de tout lâcher, mais en même temps, quand je repense à ce que je faisais au lycée, je me dis qu'ici, on est très privilégiés", poursuit-il. "Et l'ambiance est globalement sympa, même si les périodes de partiels sont assez tendues".

Evidemment, la sélection à l'entrée en IUT InfoCom est aussi rude que la formation est intéressante. En 1998, sur 330 candidats, seuls 62 furent retenus. Une fois entré en revanche, le pire est passé : les doublements ou réorientations sont très peu nombreux. Quant aux débouchés, ils sont très vastes : environ tous les métiers qu'englobe le mot communication, du chargé de communication à l'attaché de presse, du directeur artistique au concepteur-rédacteur… "Nous sommes formés pour être polyvalents, mais beaucoup d'entre nous se spécialisent dans les branches qui leur plaisent particulièrement", conclut un élève.