Courrier des lecteurs
Articles parus dans les numéros 108 et 109 de JeuxVidéo Magazine - décembre et Noël 2009
 



Le jeu vidéo est-il indépendant de la politique ?

J’ai le sentiment que le jeu vidéo est largement indépendant du monde politique. Les séries Grand Theft Auto, Hitman ou Metal Gear Solid dénoncent certains aspects de nos sociétés. Les éditeurs et développeurs de jeux vidéo possèdent donc une influence qui s’oppose aux médias traditionnels, soumis au monde politique. Le jeu vidéo a un rôle de contre-poids et donc, naturellement, fait peur. Parce qu’il ouvre les yeux, élargit la conscience et aiguise la vivacité d’esprit. Ce qui explique en partie la "cabale" médiatique dont il est victime. Un fan de GTA ne sera jamais chauvin, nous le savons bien. Profitons-en, mais ne nous réjouissons pas trop vite : tôt ou tard, notre loisir sera une affaire de politique. Et peut-être qu’un jeu vidéo exaltera bientôt le sentiment de patriotisme... Qu’en pensez-vous ?
- DJ Arc
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Votre position est intéressante. Hélas, vous surestimez notre média, qui est une « affaire de politique » depuis bien longtemps ! En effet, le jeu vidéo propage sans aucun recul les idées dominantes de son époque. Par exemple, la deuxième guerre en Irak a inspiré de nombreux jeux qui ont systématiquement ignoré les causes, le déroulement et la violence réels de ce conflit (seul Blacksite : Area 51 condamne l’intervention des Etats-Unis). De plus, l’armée américaine collabore avec l’industrie du jeu vidéo depuis des décennies. L’objectif : mettre au point des simulateurs toujours plus sophistiqués, qui permettent aux troupes de s’entraîner virtuellement. Le plus connu d’entre eux, America’s Army, sert même d’outil de recrutement et a été adapté sur console par Ubisoft…

Bien sûr, des exceptions existent et certains jeux font figure de poil à gratter. Vous en citez plusieurs, auxquels on pourrait ajouter Bioshock (qui critique l’« anarchisme de droite » très populaire aux Etats-Unis), Dead Rising (qui évoque l’exploitation des pays pauvres par les pays riches) ou Escape from Woomera (qui a contribué à la fermeture d’un camp australien où les immigrés étaient entassés et maltraités). Malheureusement, ces exceptions ne font que confirmer la règle : la plupart des jeux vidéo qui se confrontent à des thèmes « réalistes » sont bêtes et sans conscience…




L’iPhone va-t-il tuer la DS et la PSP ?
Pourquoi un jeu sur PSP (et console portable en général) est-il vendu 40 €, alors que le même jeu sur iPhone ou mobile coûte souvent 4 € (dix fois moins tout de même) ? Je prends l'exemple de Need for Speed : Undercover, testé dans le JVM n°107 sur iPhone : ce jeu est identique à la version PSP graphiquement et sûrement aussi dans son contenu, alors pourquoi un tel écart de prix ? Est-ce la fin annoncée des consoles portables ? Apple va-t-il dominer le monde du jeu vidéo nomade ?
- Badland
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Tout d’abord, sachez que Need for Speed : Undercover sur iPhone diffère de la version PSP : le jeu se finit en une poignée d’heures et ne propose aucun mode multijoueurs.

Globalement, trois raisons expliquent le prix peu élevé des jeux iPhone. Programmer sur cette machine est facile et les coûts de développement sont bas - un nouveau venu doit seulement dépenser 1 700 $ avant de pouvoir créer des jeux. De plus, la boutique en ligne de l’iPhone permet de contourner les coûts de fabrication, de marketing et de diffusion associés à une sortie en magasins. Mais la cause principale se révèle toute autre : « pour l’instant, la plupart des personnes qui achètent des jeux iPhone ne les pratiquent que par tranches d’une à cinq minutes, affirme Steve Palley, fondateur du site SlideToPlay.com. Ce public recherche des nouveautés et des distractions, pas du gameplay. En fait, peu de gens sont enclins à payer davantage que 10 $ pour un jeu iPhone. Du coup, les jeux plus ambitieux et plus chers à créer ne sont pas profitables »… D’autant que la concurrence extrêmement forte (plus de 16 000 jeux sont déjà disponibles !!!) pousse les développeurs à niveler les prix vers le bas.

Quoi qu’il en soit, l’iPhone a déjà bousculé le monde du jeu nomade : les éditeurs en raffolent, la nouvelle gamme « PSP Minis » de Sony copie l’esprit et les tarifs des jeux iPhone et les analystes de DFC Intelligence prédisent que la croissance du marché portable d’ici 2014 viendra d’abord de l’iPhone… ce qui pourrait conduire Nintendo et Sony à commercialiser leurs propres « téléphones de jeu ». Evidemment, le triomphe de l’iPhone ne sonne pas le glas de la DS ni de la PSP : les machines de Nintendo et Sony sont solidement implantées, disposent de titres exclusifs considérables et attirent un public susceptible, lui, de payer 40 euros par jeu…


Les pannes de Xbox 360 baissent-elles ?
Quelle est la durée de vie d'une Xbox 360 ? Si je l’ai achetée en décembre dernier, quel est le risque qu'elle soit touchée par une panne, et notamment par le "cercle rouge de la mort" ?
- Killian
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En septembre dernier, le fournisseur de garanties indépendant SquareTrade a publié une étude sur la fiabilité de la Xbox 360, de la PS3 et de la Wii, qui concerne les deux premières années après l’achat et se fonde sur un échantillon de 16 000 machines. Le résultat est édifiant : 23,7 % des Xbox 360 connaissent un dysfonctionnement fatal (11,7% en excluant le « cercle rouge de la mort »), contre 10% des PS3 et 2,7% des Wii. En revanche, les premiers mois de 2009 semblent indiquer une baisse sensible des pannes de Xbox 360, due à la commercialisation, depuis fin 2008, du nouveau modèle Jasper, censé réduire la quantité de chaleur émise par le processeur graphique, et donc les risques de panne grave. Par conséquent, votre Xbox 360 vivra peut-être plus longtemps que les précédentes… mais cela reste à confirmer.