Okami
Article paru dans le n°73 de JeuxVidéo Magazine - janvier 2007
 



La vie a quitté le monde, plongé dans les ténèbres par le terrible monstre Orochi. La déesse Amaterasu prend la forme d’un loup pour faire renaître la Nature et vaincre le mal. C’est cet animal rapide et majestueux que contrôle le joueur, dans un univers et une histoire totalement imprégnés de mythologie, d’histoire, de traditions et de culture japonaises. Très proche de Zelda dans son déroulement, Okami (qui signifie à la fois "dieu" et "le grand loup" en japonais) se fonde néanmoins sur plusieurs idées originales. Son esthétique d’abord. Véritable estampe japonaise en mouvement, foisonnante et interactive, Okami valorise les actions du joueur par des effets visuels enchanteurs qu’on jurerait sortis d’un film de Miyazaki (Princesse Mononoké). Lorsque le loup saute et court à toute vitesse à travers plaines, villages ou forêts, des fleurs et des plantes jaillissent ainsi de ses pas.



Plus étonnant encore : en pressant R1, il est possible de figer le cours du jeu à tout moment. On modifie alors les décors et les personnages en dessinant des formes sur l’écran, avec un « pinceau céleste » dirigé par le stick droit. On trace un cercle pour faire se lever le soleil ou fleurir des arbres, des points pour qu’une constellation s’anime, de grands traits pour créer un pont aquatique au milieu du vide… Cette idée est exploitée jusque dans les combats, aussi dynamiques et fluides que le reste du jeu. Lorsqu’un ennemi entre en contact avec le loup, une zone se forme, délimitée par un mur magique. Il faut alors se débarrasser des adversaires en leur assénant des coups à distance ou au corps à corps. Le pinceau peut également servir à les frapper en faisant surgir des arbres du sol, par exemple. Irrigué par une musique orientale grandiose et très joliment orchestrée (percussions, cordes, flutes…), Okami ne manque pourtant pas de personnages amusants, telles ces divinités aux apparitions burlesques. Ultime création du développeur Clover (Viewtiful Joe), ce jeu d'aventure unique constitue le seul rival valable de la série des Zelda, qui règne sans partage sur le genre depuis 1986.

>>> La construction intelligente des niveaux permet régulièrement d’apprécier l’ampleur des paysages. En maniant adroitement la caméra, il est possible de composer de véritables peintures animées. Le joueur devient metteur en scène.






































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Feuilles rosâtres qui tombent, arbres et herbes qui s’agitent, ombre des nuages, boucles qui représentent le souffle du vent, variations de lumière… Le monde d’Okami semble vivant.